L’ECHA publie de nouvelles restrictions sur l’HOMONOPAL (Pinoacétaldéhyde) – CAS 33885-51-7
- Rim Kaidi
- 27 août
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 16 sept.
Un aldéhyde floral sous surveillance réglementaire
HOMONOPAL, également connu sous le nom de Pinoacétaldéhyde, est un aldéhyde aromatique synthétique couramment utilisé dans les compositions parfumées. Son numéro CAS est 33885-51-7. Reconnu pour son odeur verte, florale et légèrement aldéhydée, ce composé apporte de la fraîcheur et de la vivacité aux accords parfumés, en particulier dans les parfums de luxe, les produits de soin personnel et les formulations de nettoyage.
Secteurs concernés
HOMONOPAL est utilisé dans un large éventail de secteurs :
Cosmétiques et soins personnels, notamment les parfums, shampoings, lotions
Produits d’entretien ménager
Applications industrielles de parfumerie
Sa large utilisation découle à la fois de son profil olfactif et de ses performances dans des matrices parfumées complexes.
Nouvelles évolutions réglementaires de l’ECHA
En avril 2025, l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) a publié une nouvelle évaluation des besoins réglementaires (ARN) concernant le Pinoacétaldéhyde. Ce document modifie profondément le paysage réglementaire de cet ingrédient parfumé, en soulignant de graves préoccupations pour la santé humaine et l’environnement.
L’ECHA conclut que la substance présente :
Un danger avéré ou potentiel pour la toxicité reproductive
Un danger avéré ou potentiel de sensibilisation cutanée
Un danger avéré ou potentiel de toxicité aquatique
Sur cette base, l’ECHA recommande les actions réglementaires suivantes :
« Classification harmonisée en tant que Reprotoxique catégorie 1B. »
« Restriction potentielle : la classification harmonisée comme Repr. 1B entraînerait une restriction générique de la substance dans les mélanges destinés aux consommateurs via l’entrée 30 de l’Annexe XVII. »
« La classification harmonisée comme Repr. 1B pourrait déclencher une action réglementaire au titre du Règlement sur les produits cosmétiques et rendre la substance inacceptable comme coformulant dans les produits biocides. »
L’évaluation souligne également que l’HOMONOPAL est largement utilisé dans des environnements professionnels, souvent avec de faibles niveaux de contrôle opérationnel et de gestion des risques :
« La restriction des usages professionnels est préférée à une autorisation, car elle est jugée plus efficace et efficiente en introduisant des contrôles au niveau de la mise sur le marché plutôt qu’au niveau des usages. »
Les « expositions fréquentes et de longue durée » sont également mises en avant, ce qui est particulièrement préoccupant pour les populations de travailleurs vulnérables.
Conséquences pour l’industrie cosmétique
La classification harmonisée comme Reprotoxique Catégorie 1B a des implications directes pour les usages cosmétiques.
En vertu du Règlement (CE) n° 1223/2009 sur les produits cosmétiques, les substances classées Repr. 1B sont en principe interdites, sauf dérogation explicite de la Commission européenne.
En pratique, cela pourrait signifier :
L’interdiction de l’HOMONOPAL dans les cosmétiques destinés aux consommateurs
Des pressions de reformulation pour les fournisseurs de parfums
La perte de certaines fonctionnalités olfactives dans des accords parfumés spécifiques
Si la restriction au titre de l’Annexe XVII, entrée 30 de REACH est adoptée, cela impliquera également une restriction générique dans les mélanges destinés aux consommateurs, y compris dans de nombreuses applications parfumées non cosmétiques.
Conclusion
L’avenir réglementaire de l’HOMONOPAL se trouve désormais à un tournant critique. Bien qu’il reste légalement utilisable aujourd’hui, la classification harmonisée proposée et les restrictions envisagées pourraient conduire à son retrait complet des produits destinés aux consommateurs, y compris les cosmétiques. Les formulateurs, équipes réglementaires et évaluateurs de risques doivent dès à présent préparer des stratégies de substitution et examiner le profil toxicologique des alternatives.
Ce cas illustre l’attention croissante portée aux ingrédients parfumants et l’importance d’une gestion proactive des substances présentant des risques potentiels pour la reproduction et l’environnement.