Le n-Hexane : un solvant omniprésent, bientôt classé « substance extrêmement préoccupante » ?
- Rim Kaidi
- 16 sept.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 18 sept.
Le n-hexane (CAS n°110-54-3) est un hydrocarbure aliphatique volatil issu de la distillation du pétrole. Utilisé comme solvant, il occupe une place clé dans plusieurs secteurs :
Agroalimentaire : extraction d’huiles végétales (soja, colza, tournesol), d’arômes et de protéines.
Cosmétique et parfumerie : obtention d’absolues, huiles essentielles et extraits végétaux purs.
Son succès repose sur son efficacité, son rendement élevé et son faible coût. Mais ce solvant exige une purification stricte pour limiter les résidus et protéger les travailleurs exposés (ANSES).
Longtemps méconnu du grand public, son usage attire désormais l’attention. La presse (Le Point) a récemment rappelé qu’il pouvait se retrouver indirectement dans certains produits alimentaires. Une fois métabolisé, le n-hexane se transforme en 2,5-hexanedione, molécule capable de s’accumuler dans le cerveau et à l’origine d’effets neurologiques (Fiche toxicologique n°113 - Edition Juin 2025).
La proposition faite par l'ECHA: vers une inscription sur la liste SVHC
En février 2025, la Slovénie a proposé à l’ECHA (Agence européenne des produits chimiques) de classer le n-hexane comme Substance of Very High Concern (SVHC), en raison de sa neurotoxicité. La consultation publique ouverte en août 2025 se terminera le 16 octobre 2025.
Ce classement s’appuie sur l’article 57(f) du règlement REACH (CE n°1907/2006). La liste candidate SVHC regroupe déjà plus de 240 substances préoccupantes (cancérogènes, toxiques pour la reproduction, perturbateurs endocriniens…). Leur inscription entraîne des obligations d’information et peut mener à des autorisations ou restrictions d’usage.
Conséquences pour l'industrie cosmétiques, alimentaire et les consommateurs
Transparence et étiquetage : obligation d’informer dès qu’un produit en contient au-delà de 0,1 %.
Recherche d’alternatives : recours à des procédés plus sûrs (CO₂ supercritique, solvants « verts »).
Coûts et reformulations : adaptation des procédés, investissements et hausse possible du prix final.
Santé et perception publique : meilleure protection et transparence pour les consommateurs, mais risque d’inquiétude accrue relayée par les médias
Pression réglementaire et labels : les certifications bio et certains marchés exigeront probablement son absence, accélérant la transition vers d’autres techniques.
Cette dynamique encourage déjà le développement de procédés sans solvants, comme l’approche EcoXtract®.
Quid de sa prise en compte dans les produits cosmétiques?
Dans les cosmétiques, le n-hexane peut subsister à l’état de traces après extraction d’ingrédients. À ce niveau, les risques sont jugés négligeables pour le consommateur. Le Règlement Cosmétique Européen n°1223/2009 impose aux évaluateurs de sécurité de vérifier ces impuretés dans leurs rapports.
Classé CMR (Repro cat.2, H361f), le n-hexane est interdit comme ingrédient dans les produits cosmétiques. Comme dans le domaine pharmaceutique (ICH Q3C (R8)), il est seulement toléré comme impureté résiduelle, à des teneurs strictement limitées. Les effets neurotoxiques, sévères à forte dose, sont connus et maîtrisés grâce à l’existence de seuils d’exposition. La présence de traces ne représente donc pas de danger pour l’utilisateur final.
Garantir la sécurité et anticiper les évolutions réglementaires
Pour les industriels, disposer d’un profil toxicologique détaillé de chaque substance est essentiel pour sécuriser les formulations et anticiper les évolutions réglementaires.
L’éventuelle inscription du n-hexane sur la liste SVHC marquerait une étape importante et pourrait accélérer la transition vers des alternatives plus durables.
➡️ Pour découvrir le profil complet de cette substance, rendez-vous sur notre page dédiée : 👉 https://www.cehtra.com/cosmetick
Et consultez également le post LinkedIn associé pour un aperçu concis.

